dimanche 15 avril 2012

Noosa & Rainbow Beach

                                Au Nord de Brisbane, notre prochaine étape est Noosa, que l’on rejoint en une journée.

                Noosa est une station balnéaire très prisée par les Australiens pour leurs vacances d’été. On y arrive sous des trombes d’eau. On dormira sur un parking public du centre ville, au milieu d’une dizaine d’autres vans. Mais quand il pleut des chiens et des chats, il est compliqué d’aller taper causette avec les voisins. Le lendemain, pas de miracle, averse sur averse, on se ballade un petit peu à Noosa Spit, l’entrée de l’estuaire de Noosa, qui est sensé être un lagon de sable blanc avec une mer bleue. Avec la pluie, la mer est marron, comme le sable. On rentre en ville, se trouve un Irish Pub, et s’offre une petite Guinness et on attend que ça passe.

                Troisième jour à Noosa. Le temps est très changeant, mais la tendance a plus l’air d’être quelques averses au milieu des passages de ciel bleu, contrairement aux autres jours où c’était des éclaircies au milieu de la pluie. La nuance n’est pas facile, certes, c’est comme le bon et le mauvais chasseur. Enfin bref, aujourd’hui c’est le bon temps changeant !
On va à Little Cove où il y a des marches à faire, le long de la mer, et quelques spots de surf. On est un peu perplexe quant au surf, car ça fait plusieurs jours qu’on ne voit que des mecs en longboards, ce qui est généralement synonyme de vagues un peu molles, synonyme de « on aura jamais assez de vitesse pour monter sur notre boite d’allumettes ». Mais là, on voit défiler des types avec des shortboards. Alors on se dit que y’a un peu de swale, et on embarque la planche.
Premier spot, Tea Tree Bay, des longues droites de 50m de long, qui défilent régulièrement, mais peuplé d’environs 50 surfeurs. En plus, tous en longboards, donc ils prennent les vagues plus haut que nous, et ont donc priorité. Autant dire que les seules vagues qu’on pourra tenter seront celles où le mec est tombé. On avance. Granite Bay, pas ou très peu de longboards, une zone de break bien lointaine avec des vagues trop grosses pour nous où il y a cinq ou six gars. Mais il y a une deuxième zone, plus proche du bord, avec une dizaine de gusses à l’eau, les vagues sont un peu plus bordelliques mais ça a l’air jouable. Yann me laisse, encore, chaleureusement le privilège d’y aller en premier. Un quart d’heure pour passer le break, Yann est mort de rire. Une fois la barre passée, je me rapproche des surfeurs qui attendent, je tente un petit « Hi guys ! ». Ils me regardent tous un peu bizarrement, pas d’un regard noir, mais je suis pas le bienvenu, ou alors ils ont une drôle de façon de le faire sentir. Je suis un peu comme une poule dans un renardier. On m’avait déjà dit que le surfeur ici était plus avenant au bar que dans l’eau, du genre pas mal territorial. En effet. Donc bon je m’écarte un peu quitte à chopper des vagues de merde, mon but n’étant pas de les prendre sur 50m, mais de monter proprement sur ma planche. Pas de vagues. Je rentre blasé, au bout d’une heure dans l’eau. Yann y passe une heure aussi, a droit à sont petit 1/4h de trime pour passer la barre, je suis mort de rire. Même bilan final. On rentre manger.


                Petit tour en agence de voyage pour se renseigner sur les trips sur Fraser Island et dans l’archipel des Whitsundays, les deux destinations les plus populaires de la côte (cherchez sur Google Images, vous comprendrez pourquoi…).  L’agence Noosa Tour Centre semble avoir de bons prix pour ces destinations, c’est moins cher que ce qu’on avait vu jusqu’à présent (et moins cher que ce qu’on verra par la suite). Et Lisa est très sympathique et prend bien le temps d’expliquer toutes les formules. On décide de monter à Rainbow Beach, point de départ pour aller sur Fraser, et d’y voir les prix pratiqués. Mais on garde précieusement l’offre de Lisa, à 235 $ chacun pour louer un 4x4 pendant 3 jours et se balader et camper où bon nous semble (ce prix inclut les permis pour le 4x4, les campings, l’aller retour en ferry et l’équipement de camping).
                Sans transition, Laguna Lookout offre une vue imprenable sur tout le lagon et, par beau temps, le sable est bien blanc, la mer est bien bleue, c’est superbe. On a dormi deux nuits là haut, et ça vaut le coup de se lever à 6h du matin en voyant le ciel tout bleu pour aller voir ça, pisser un coup et se recoucher pour se réveiller sous la pluie à 8h. True story !




                Rainbow Beach, une ville de backpackers. Remplie de jeunes (souvent pas mal jeunes) qui viennent en auberge de jeunesse pour passer quelques jours ici et profiter des superbes plages, mais surtout pour partir sur Fraser Island en tour organisés, dans un des quatre 4x4 qui se suivent, qu’ils ne conduisent pas, entassés à dix dans un 4x4 et avec un programme bien précis fixé à l’avance. On va rappeler Lisa de Noosa.
Mais il pleut toujours, alors on regarde la météo. La météo en Australie, c’est funky. Sur les quatre sites principaux, il n’y en a pas deux qui sont d’accord.  Un te dit que il va faire grand beau, que d’ailleurs il fait déjà grand beau, alors qu’il a plut toute la journée. L’autre te dit de rester chez toi, c’est l’apocalypse pendant une semaine. Bref, c’est le loto quoi. Tu peux juste exclure le site qui s’est déjà trompé sur la journée courante. Du coup on est pas bien avancé, et on ne veut pas dépenser 250 $ pour passer trois jours sous la pluie. Alors on va attendre un peu, voir comment le temps évolue.

On va donc voir un peu Tin Can Bay (La Baie de la Boite de Conserve !?!), à 20 km de Rainbow Beach. Il n’a pas l’air d’y avoir grand-chose à faire ici, à part se faire croquer par un crocodile, si on en croit les panneaux au bord de l’eau. Mais bon, on se cale le premier soir à 50m de la mer, comme conseillé, et on rencontre un couple d’anglais, Paul & Catherine qui ont choisi le même parking que nous pour dormir. On passe donc une soirée super sympa avec nos voisins du jour, à discuter, jouer aux cartes et boire du rhum Bundaberg local (pas mauvais du tout dans sa version ambrée !) et quelques bières. Ils vont nourrir des dauphins demain matin, ça a l’air d’être la seule véritable attraction ici. C’est à 7h30 mais on leur dit qu’on viendra avec eux… (Le rhum sans doute).

On se lève donc à 7h30 et des brouettes. On arrive donc devant ce petit restaurant qui nourrit trois ou quatre dauphins tous les matins depuis vingt ou trente ans. Il y a une quarentaine de touristes les pieds dans l’eau, deux « guides » et on distingue parmi cette petite foule deux dauphins. En s’approchant, on distingue un peu mieux les bestioles, qui n’ont pas l’air très en forme, plus blancs que gris, disons grisâtres, et vifs comme des gardons qui sortent du congèle. Les touristes sont bouche bée, avec la main dans l’eau où le dauphin vient voir si y’a à bouffer, sans pouvoir les toucher, parce que quand même, ils sont sauvages hein. Un des guides prend un micro et nous explique que les c’est juste un petit casse croute pour eux, qu’ils ne sont pas dépendant de l’homme et que ce sont des chasseurs. S’en suit le fameux casse croute, trente des touristes passent un par un dans l’eau avec un petit pot en plastique, payé 5$ au restaurant, et donne les deux poissons qui sont dedans au dauphin. Quand les dauphins voient qu’il n’y a plus de pot de plastique, ils se cassent, retournant chasser comme des machines de guerre. Voilà. Bref, pas trop aimé cet attrape touristes, qui en plus d’assister les dauphins, se fait du beurre dessus. Sur ce, on part prendre notre petit déjeuner, en hésitant à faire payer 5$ aux gens pour nous jeter des tartines de Nutella… M’enfin !


On repart sur Rainbow Beach. On rejette un œil à la météo, qui ne change globalement pas beaucoup : pas terrible, des averses, avec du mieux samedi (certains sites annoncent même du… wait for it… du soleil ! Oui M’dam’). Au final, on se décide pour prendre le trip de trois jours, histoire d’avoir une journée complète là bas (d’autant plus que le prix ne descend pas de tant que ça pour un jour de moins). On appelle donc Elsa de Noosa pour réserver, par Skype car Vodafone n’a jamais de couverture dès qu’on s’éloigne des villes, un peu comme utiliser sont téléphone Bouygues au Sappey en Chartreuse il y a quelques années. Enfin bon, vive le Wifi, on appelle, on réserve, puis on va voir le centre de location de 4x4. Et on tombe sur la championne du monde de vitesse, débit de parole et de mâchage de mots à l’Australienne 1994, 95 et 98. Elle nous explique tout, ça dure une bonne grosse demi heure où elle nous explique tout ce qu’il y a à savoir : les assurances (on comprend bien que si on casse le 4x4 on leur doit 40 000$), les marées, ne pas rouler plus de 2h30 avant marée basse et 2h30 après marée haute, que le sel bousille la voiture, comment traverser les rivières pour pas l’abimer etc… Bref, on a pris l’assurance à 100$ et on ressort le cerveau en miettes en ayant bien tout compris.

On profite d’une belle éclaircie pour aller voir le fameux Carlo Sandblow, une énorme dune de sable qui surplombe des falaises au bord de la mer. Vraiment magnifique. Il fait un peu gris, mais la lumière donne un aspect un peu lunaire à la chose. Je crois que j’ai jamais été autant sur le cul devant un paysage en Australie. Ou alors depuis longtemps et les semaines de pluie que l’on vient d’essuyer m’ont filé le sourire facile. Dans tous les cas, j’ai (et on a tous) la grosse banane, c’est juste superbe. On aime tellement qu’on y reste traîner malgré le gros nuage noir qui nous arrive dessus, et qui va, sans être météorologue, nous rincer jusqu’à la moelle. Ca ne loupe pas, on prend la grosse saucée. Mais c’est pas grave, on rentre au van tranquillement avec le sourire. 



Vendredi matin, départ pour Fraser !

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