Départ de Sydney, avec plein de bons endroits recommandés par Alex et ses collocs à voir. Malheureusement, il ne s’arrête pas de pleuvoir et nous ne voulons pas rester dans le van à attendre qu’il fasse beau, partant du principe qu’il finira par faire beau et qu’il y aura de superbes coins à ce moment là sur notre route. Nous roulons donc trois jours sous la pluie. Une escale à Palm Beach, enfin 100m avant une superbe plage qui aurait bien fait l’affaire pour inaugurer notre planche, mais on la voit en partant, une fois les affaires pliées et l’équipe prête pour la route. Tant pis. Après une chauffe moteur due à une fuite dans le radiateur, un devis à 500$ pour y réparer, une nuit sur aire d’autoroute, une journée à 600km de route, un bref passage à Byron Bay lors de la seule éclaircie du périple, nous voilà à Surfers Paradise.
Surfers Paradise, où est installé Flo, un pote de promo de Yann depuis un mois, possède, figurez vous, une heure de décalage horaire avec Byron Bay, qui se trouve 50 km au sud. C’est con, n’est-ce pas ? C’est tout simplement parce que les états Australiens sont indépendants et que dans Byron Bay (New South Wales) change d’heure en été, alors que Surfers Paradise (Queensland), non. Du coup, le soleil se couche encore une heure plus tôt ici, à 18h on y voit plus rien !
Enfin, bref, on retrouve Flo devant la maison prêtée par un collègue. On va pouvoir s’y doucher et vivre dedans pendant une semaine. On est de moins en moins backpack ces derniers temps (entre Young, Sydney et maintenant là), mais bon, on en profite.
Lundi, on se lève un peu tôt pour aller voir le Quiksilver Pro, à Coolangatta, sensé se dérouler jusqu’à mercredi. Arrivés là bas, ils sont en train de ranger les estrades et les stands… Il y a un paquet de bons surfers à l’eau, mais ça n’a pas l’air du tout d’une compète… Je discute un peu avec un ancien qui part à l’eau (qui me dit au bout de trois minutes « ah mais t’es étranger ? », moi content !) et il me dit que la finale était la veille, et qu’en fait, ils prévoient la compétition sur 10 jours mais qu’ils surfent les 4 jours où les conditions sont les meilleures. C’est ballot ! On reste un peu, car y’a quand même deux ou trois gars bien solides à l’eau, et de belles vagues.
Sur le chemin du retour, on s’arrête sur une plage, où je pars sortir notre planche pour sa première fois. Les premières fois, c’est pas terrible comme on dit en général. Bon, ben là, pareil. Pile au moment où je vais à l’eau, les vagues se désorganisent et commencent à casser partout et n’importe comment. C’est fou comme la barre paraît toujours facile à passer vu de la plage, puis une fois dedans, ça peut s’avérer être un calvaire ! Bref, je la passe tant bien que mal (plutôt pas terrible, à vrai dire), je me repose car j’ai plus de bras. J’attends. J’arrive à basculer de ma planche, alors que je tentais juste de rester assis dessus. « Voilà voilà. Elle est bien petite hein, je ne suis pas encore debout moi ! ». Puis vient une vague, je ne saurais pas trop expliquer si j’ai essayé de monter au mauvais moment, si j’étais pas au bon endroit ou si je suis vraiment trop mauvais, mais je me retrouve quasiment au bord en quelques instants. Flemme de repasser 1h à passer la barre, je rejoins les copains sur la plage pour jouer à la contrée, copains que je n’ai bizarrement pas trop motivés à tenter leur chance. Enfin, content quand même d’avoir galérer un peu dans l’eau, et de sentir mes épaules. Il reste du temps pour dompter cette petite planche !
S’en suit une journée de pluie, durant laquelle on ne fout, pour ainsi dire, rien. A 18h, je me décide de partir réparer un placard du van. A priori, j’ai une planche pourrie à dévisser, une neuve à visser, et 2 gonds à fixer. Sauf que dans ce van, pour enlever une vis, il faut retirer trois planches, pour s’apercevoir que cette vis n’a plus de pas de vis ou de filetage. Au final, j’arrache la planche pourrie, je scie les vis récalcitrantes à la lime à métaux de mon Laetherman (merci Papa !), je découpe la planche neuve à la « scie » du Laetherman, et en presque deux heure je crie victoire. Et ben mine de rien, ça a sauvé ma journée, j’ai eu l’impression de faire quelque chose !
Les jours se suivent, mais ne se ressemblent vraiment pas. Grand beau ce matin, et on part pour trois jours de vadrouille au Sud de Gold Coast. Le but étant de profiter un peu de ce ciel bleu tant attendu pour surfer un peu. On s’arrête à une première plage, déserte, avec quelques vagues qui pourraient être potables. En repartant au van chercher la planche, on remarque un panneau qui dit qu’il y a plein de méduses (certaines sont mortelles dans cette région), de requins et de courants. Voilà pourquoi la plage était déserte ! On descend encore un peu, jusqu’à trouver une plage qui apparemment n’accueille pas de requins ni de méduses, vu le nombre de surfeurs à l’eau. Les vagues sont cleans, pas trop grosses et les gars ne se marchent pas trop dessus pour prendre des vagues. Cabarita Beach. Au top, on y surf toute la matinée, et on progresse mine de rien. Je tiens assis sur ma planche. Il manque l’expérience du placement, c’est dur d’être au bon endroit et de ne pas ramer comme un animal pour rien… Mais j’en prends une (oui une seule) au bon endroit, me lève au bon moment, mais j’avais les pieds trop vers l’avant de la planche et m’enfonce donc lamentablement au pied de la vague. Mais je me rapproche !
On descend un peu plus bas, mais on ne trouve rien de bien folichon. On décide alors de profiter du beau temps et de rester à Cabarita et d’y passer la matinée de demain pour surfer encore un peu. Petits hamburger sur les BBQ de Cabarita, ça faisait longtemps. Lendemain, je me lève à 6h30 pour partir surfer les premières vagues, et être tranquille dans l’eau. La veille, je me suis fait couper la route par un mec, qui avait la priorité certes (priorité à celui qui prend la vague depuis plus haut), ce qui aurait sans aucun doute doublé mon total de vagues de la journée. Mais il n’y pas de houle ce matin, enfin beaucoup moins que hier. Il y a tout de même cinq ou six gars à l’eau, qui attendent plus qu’ils ne surfent. Mais je me dis que ça va se lever, que c’est des locaux qui ont regardé la météo et qui connaissent les marées. Je vais à l’eau. J’attends pas mal, je tente une vague en 1h. On aurait dit Brice de Nice ! M’enfin, ça fait une petite baignade matinale, ça fait pas de mal et ça peaufine le bronzage. Je finis ma nuit sur la plage du coup.
On descend ensuite sur Byron Bay, passage obligé du Nord NSW. Jolies plages, pas tant de monde que ça. Pas de vagues non plus par contre. Mais c’est sympa comme coin, il y énormément de backpackers et de jeunes en van. On aurait pu s’y poser un peu et pas mal apprécier si on n’avait pas Flo à Gold Coast. On tombe le premier soir du festival du film de Byron Bay. Projection en plein air d’une dizaine de courts métrages, sur le surf, le skate ou tout simplement la nature. Deux ou trois sont top, notamment un sur une bande de potes qui partent surfer au Chili et qui dédient le film à un pote décédé deux ans auparavant. Superbes images. Puis, un long métrage, sorte de reportage sur Dave Rastovich, un surfer mondialement connu, enfant de Byron Bay, et ses actions dans le monde pour protéger les dauphins et les baleines. Sympa même si un peu répétitif.
En partant, on se fait contrôler par la police. Alcotest, négatif. Fouille du van à la recherche d’herbe ou autres, négatif. Ils ont pas eu de chance, il devait pas y en avoir beaucoup des cleans comme nous.
Il se fait vendredi et nous remontons à Gold Coast, pour retrouver Flo ce soir. Mais un passage par le Springbrook National Park s’impose, et c’est sur la route, ou presque. Points de vue sympa sur Gold Coast et ses grands immeubles. On se trouve une belle rando à faire, avec une grosse cascade en bas, décorée d’un bel arc-en-ciel, la rencontre d’un sacré gros serpent (un python je dirais), une balançoire en liane et des bassins naturels dans lesquels on peut sauter. Une ballade vraiment sympa ! Même si au final, c’est toujours un peu pareil ces National Park (je m’en rends compte en écrivant ces lignes), une ballade, une cascade. Mais quand il fait grand beau, ça change encore.
Le soir, on rejoint Flo qui nous emmène à Surfers Paradise, histoire de voir un peu la ville de nuit. Réputée pour être la ville de la fête et l’endroit le plus prisé par les étudiants pour fêter les fins d’années, je trouve quand même bizarre que tu ne puisses pas rentrer dans un bar en tongs et short le soir ! Quand la ville s’appelle Surfers Paradis quoi ! C’est comme si au Mondial du snow, fallait arriver en mocassins et chemises à l’entrée des bars. Enfin bon, on rentre en jeans et chaussures de montagnes (les tongs en cuir passent pour Yannou, enfin, au premier bar) au Waxy’s. Bar plutôt sympa, la pinte de Guinness est à 7$ et des brouettes, la musique n’est pas trop mal. Les bars suivant ne nous laisseront plus rentrer, une fois car j’étais soi-disant « intoxicated », comprendre que je ne marchais pas très droit, l’autre à cause des tongs de Yannou. Bon, fin de soirée, il est 2h, tout ferme bientôt de toute façon. Yann et laure rentrent en taxi avec Flo, Yannou et moi devons garder le van et dormir dedans. On retrouve notre cubi de rouge entamé dans le buisson où on l’avait laissé et on finit la soirée sur un banc à discuter. On rentre à 4h se coucher au van, je me fais offrir un kebab par une nana dans la rue qui « finalement, n’aime pas les kebabs ». Bonne soirée au final, on a bien rigolé.
Mais on a quand même pas mal bu, alors le lendemain, n’est pas très productif. On va piquer une tête en fin d’aprème quand même, mais le soleil se couche à peine après 18h ici et on se rentre chez Flo. On grignote un peu et on sort, ce soir à Broadbeach, juste en dessous de Surfers. Là, on se gare, et en marchant dans la rue une anglaise en pleine euphorie du début de soirée nous accoste et nous dit de monter dans l’immeuble. C’est pas chez elle, c’est des gens cools, y’a plein d’alcool qu’il faut finir etc… dur de refuser. On arrive donc dans l’appart, il y a les deux habitants (une nénette et un mec), et deux autres mecs, c’est plutôt calme. Là l’anglaise met de la musique, nous apporte des bières et on commence à tchatcher un peu avec tout le monde. C’est sympa. En fait ils font ça souvent, plutôt que d’aller en bar, où ils claqueront 50$, ils invitent des gens au hasard, achètent 50$ d’alcool et passent une bonne soirée. Ca dure un temps, la nana qui habite ici discute avec nous un bon moment, mais les autres s’avachissent rapidement dans le canapé. L’anglaise survoltée qui nous avait invité part en premier, elle a la migraine. La soirée mollit. On sait pas trop si on n’est pas aussi marrants qu’ils l’imaginaient, où si ils ont pris une cuite de qualité la veille, mais on s’en va aussi. On n’a pas compris cette soirée. Tout ce qui est sûr c’est qu’on aura bu cinq ou six bières gratuitement et que les gens étaient sympas, au début. Bref, on va quand même payer une bière au bar en bas, et retrouver une collègue de boulot de Flo, Aline, une brésilienne. On ne traine pas trop.
Aline que l’on retrouve le lendemain pour un BBQ à Burleigh Heads, au Sud de Surfers. Il n’y a que des brésiliennes, au début. On a le meilleur BBQ du quartier, au bord de la dune au bord de la plage, dans un coin tranquille où personne ne viendra nous emmerder. Jane, une amie d’Aline est venue à 9h du matin pour sécuriser l’endroit ! On se sent un peu cons d’arriver à 14h du coup, alors que le RDV était à 11h… Mais elle s’en fout, elle est cool, détendue, c’est dimanche, c’est BBQ ! Tout au long de l’après midi, se joignent au groupe des collègues de copains de collègues. On doit être pas loin d’une trentaine en fin de journée ! On se rentre vers 19h. Sacrée journée encore.
Lundi, comme le temps n’est pas terrible, on fait une escapade à Brisbane qui est à 70 km de Surfers Paradise. Super impression de cette ville. Elle fait toute petite comparée à Melbourne ou Sydney, le Central Business District est beaucoup moins oppressant. Le centre ville est en rues piétonnes, on tombe sur un concert dans la rue (Alan Boyle, un irlandais avec une voix assez impressionnante, et un bon son de gratte, sans être un virtuose). On s’y ballade toute la journée, on marche cinq heures dans la ville, sans se lasser. Les quartiers ont l’air de bouger pas mal, les gens sont détendus, y’a des parcs super sympas. Bref, on s’y sent bien.
Sur le chemin du retour vers le van, on emprunte le pont qui relie le centre Est de la ville à Kangaroo Point (je ne me rappelle plus le nom du pont). Arrivés à Kangaroo Point, on longe la Brisbane River, il y a un chemin en bord de rivière, qui va jusqu’à South Bank. Ce chemin paraît vraiment idéal pour venir courir, faire du vélo ou faire de l’escalade sur les falaises (20/30m) qui longent la rivière. Ces quelques kilomètres m’ont donné envie, à eux seuls, d’habiter ici, rien que pour venir sur ce boardwalk. Et en arrivant à South Bank, on découvre une piscine en plein air, en bord de rivière, avec du sable au fond et au bord, des coins d’herbe, des fontaines etc… Probablement le meilleur parc de ville que j’ai vu en Australie. On redescend à Gold Coast en fin d’après midi, avec une bien belle impression de la ville, en gardant en tête qu’y passer une journée et y vivre est complètement différent, et surtout ne pas avoir à galérer à trouver un endroit où caler le van pour dormir aide à apprécier un endroit. Mais on aime !
La prochaine étape est North Stradebroke Island, une île en face de Brisbane, qui possède une des dunes les plus hautes du monde et un parc maritime impressionnant. We’ll see…